Mardi dernier, 1er août, ce sont près d’une cinquantaine de personnes qui se sont retrouvées autour de Maïté Bouyssy, maître de conférences, et du président de l’association William Blake, André Furlan, pour débattre sur l’apparition de la caricature dans la presse. Dans un premier temps, l’intervenante s’est attachée à rappeler le contexte de l’époque à travers un retour dans les années 1 800. «La caricature remonte à la plus haute Antiquité, ou tout au moins à l’époque où les arts du dessin eurent fait quelques progrès.
En France, pour survivre aux multiples interdits lancés contre eux, les caricaturistes ont dû faire preuve d’une grande mobilité. Ils ont su passer de l’attaque franche à l’insinuation, à la caricature des mœurs, à la création de personnages populaires, à l’inoffensif portrait de l’artiste à la mode.». Mais pour comprendre son propos, elle rappelle, avec érudition, le contexte social bien différent de celui, contemporain. Une industrialisation émergente en Angleterre mais le travail à la chaîne encore inconnu en France, de longues journées passées dans les ateliers où le travail manuel est généralisé. Un niveau d’instruction qui permettait aux seuls privilégiés de l’aristocratie d’accéder aux journaux… «C’est dans ce contexte que le plus grand de tous les caricaturistes fut certainement Honoré Daumier. Il a su dominer tous les sujets grâce à la souplesse de son graphisme, à son sens des proportions, à sa capacité de transformer les sujets qu’il traitait en symboles grandioses. Avec lui la caricature adhéra à l’Histoire, devint la chronique la plus sûre de son époque, ce que vous pouvez admirer dans la présente exposition.». Les caricaturistes ont su si bien pénétrer l’esprit de leur temps qu’ils créèrent des personnages représentatifs des diverses couches sociales de la société du XIXe siècle. Les caractères de l’aventurier, du conformiste, de l’exploité trouvèrent une expression heureuse dans les personnages de Robert Macaire, Ratapoil (Daumier), Mayeux (Travies), Joseph Prudhomme (Monnier), Thomas Vireloque (Gavarni). Les échanges avec le public furent nombreux et révélateurs de l’intérêt de la culture par le public présent.
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