Il a le trait assuré et rapide. Sous sa main, la réalité prend des airs de comics. Paul Madonna reste fidèle à son style. Depuis l’inauguration de son exposition le 1er juin, l’artiste vagabonde. Il découvre le Sud-Ouest et nous le dévoile à travers son propre regard. Cette fois-ci, c’est le célèbre pigeonnier de Calignac qui se révèle sous son encre.
L’endroit est «historique», «un patrimoine exceptionnel», et le paysage rappelle divinement «la Toscane française», s’enthousiasme André Furlan, président de l’association William Blake. Entouré de vignes, le pigeonnier, c’est vrai, est captivant. «Il y a beaucoup de choses que j’aime, commence le dessinateur. Là maintenant, j’aime la lumière et les ombres qu’elle crée. J’aimerais dessiner au plus près parce que la géométrie est intéressante mais j’aime aussi tout ce qui entoure le site.»
Après plusieurs observations, l’artiste a déjà choisi le coin exact duquel naîtra son dessin. Les différents plans qui se superposent, c’est ça qui l’inspire. Et si le ciel n’est pas totalement dégagé ce jour-là, la création n’en est pas troublée pour autant. «Les jours de pluie sont aussi très inspirants par rapport à la lumière qui est projetée et il y a de superbes nuages», ajoute Paul Madonna. Sur son dessin, l’artiste reproduit même les flaques d’eau dans lesquels il capte les reflets. Cette fameuse beauté de l’ordinaire qu’il aime tant encré dans ses œuvres. Celle-ci, elle sera également le témoin du temps. «Tous ces détails vont aussi donner des éléments sur le moment précis, la saison, le climat…»
Des détails qu’il ajoutera plus tard. Rapidement les premiers jets sont encrés. La patte de Paul Madonna est bien là. Le pigeonnier et les vignes se transforment soudainement en paysage de comics. Comme souvent, l’artiste achèvera le dessin de chez lui à l’aide de plusieurs clichés pris à l’instant T.
Quant à savoir si une couleur se glissera dans l’illustration à l’image d’autres œuvres issues de sa série «All Over Coffee», Paul Madonna n’a pas encore décidé. «Si je mets de la couleur ce sera sans doute le ciel puisque ça fera un super contraste.»
Au centre du dessin, le pigeonnier est le point de fuite mais les vignes prendront sans doute une autre dimension. «Dans le dessin, on manipule les éléments et on fait appel à la perspective de chaque personne de manière différente. C’est laisser le choix aux gens», sourit l’artiste. «Cinq personnes peuvent prendre une photo ou dessiner du même endroit mais il y aura à chaque fois un résultat à part entière puisque chaque individu produit avec sa propre émotion», conclut-il.
Les œuvres de Paul Madonna sont toujours visibles à la médiathèque de Lavardac, et ce, jusqu’au 31 août.
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